• L'I.U.T.A. (Institut Universitaire Tous Ages) de Laon propose à des adultes (actifs et retraités) des cours et des conférences sur des sujets très variés.

    J'interviens au sein de l'I.U.T.A. depuis l'année universitaire 2004-2005.  

     


    - Sujets de mes conférences données à l'I.U.T.A. :

    1) "Jules Verne et ses Voyages extraordinaires" (mai 2005),

    2) "Le registre burlesque dans les films de Charlie Chaplin." (décembre 2005),

    3) "François Cheng, passeur culturel." (janvier 2006),

    4) "La question du paysage dans Une vie de Guy de Maupassant et dans Le Passeur de Chadong de Shen Congwen." (février 2006),

    5) "L'histoire du livre : du papyrus aux prix littéraires en passant par l'invention du codex et de l'imprimerie." (octobre 2006),

    6) "Jean Racine : auteur classique?" (décembre 2006),

    7) "Don Juan : de la légende au mythe" (mars 2007),

    8) "Les poètes surréalistes et l'amour" (décembre 2007),

    9) "La question de la modernité" (mars 2008),

    10) "Histoire de la littérature : approche des mouvements littéraires" (décembre 2008),

    11) "Sartre, Camus et l'Existence" (janvier 2009).

    12) "Jour de fête de Jacques Tati : approches plurielles" (décembre 2009).

                                                                                                                                                                                                                                                                                   

    Année universitaire 2008-2009 :

    - cours de découverte de la littérature française (le sonnet au XVIe siècle, la fable au XVIIe siècle, le monologue racinien, la littérature d'idées au XVIIIe siècle, la rencontre amoureuse dans le genre romanesque).

     


    Année universitaire 2007-2008 :

    - cours de pratique théâtrale (à partir d'exercices d'improvisation et d'extraits de grandes pièces classiques : Corneille, Molière, Racine, Marivaux, Rostand, Reza...).

    - cours d'écriture automatique (travaux d'écriture autour de la pensée surréaliste : cadavres exquis, jeux de définition, d'explication, jeu du syllogisme, textes automatiques, poèmes-collages, photographies étranges, les récits et comptes-rendus de rêves, l'abécédaire surréaliste, poème calligramme, le poème conversation).

    - cours d'analyse filmique (le registre burlesque à l'écran à partir de deux films : Les Temps modernes de Charlie Chaplin et Jour de Fête de Jacques Tati).


    Année universitaire 2006 - 2007 :

    - cours sur Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire.

    - cours sur le roman français du XIXe siècle (Stendhal, Flaubert, Balzac, Hugo, Maupassant, Zola).


    DESCRIPTIF DES ENSEIGNEMENTS PROPOSES EN 2006-2007

    Atelier 1 – Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire.

    Descriptif :

    « Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or. » c'est par ces mots que Baudelaire voulait clore son recueil de poèmes des Fleurs du mal. La plus importante section du recueil se nomme « Spleen et Idéal », on y trouve quatre poèmes portant le titre de Spleen. C'est dire l'importance de ce mot d'origine anglaise qui fait référence à la tristesse, à la mélancolie. Cette mélancolie, Baudelaire tente de la transmettre à son lecteur par le biais de la beauté de ses vers. Les thèmes abordés sont très variés : le rôle du poète sur terre, la Beauté, l'exotisme, la religion, le Voyage, la femme...

    Objectifs :

    Ce cours vous propose de découvrir ou de redécouvrir quelques poèmes de ce fabuleux recueil qui fit scandale en son temps (1857). Chaque séance s'articulera autour de l'explication d'un ou de deux poème(s) : les auditeurs pourront donner leurs impressions de lecture et tous ensemble nous dégagerons l'intérêt poétique et symbolique de chacun de ces poèmes.

    Texte de référence : Baudelaire (Charles), Les Fleurs du mal, Librio n°48.

    Poèmes étudiés (section « Spleen et Idéal ») : "L'Albatros", "Correspondances", "La vie antérieure", "La Beauté", "Parfum exotique", "La Chevelure", "Harmonie du soir", "L'Invitation au voyage", "La Musique", les 4 poèmes intitulés "Spleen".

    Dates des cours: 08, 15, 22, 29 Novembre 2006 + 06, 13, 20 Décembre 2006.
    ( le Mercredi de 17h00 à 18h30, sauf pour la 1ère séance : de 17h à 18h ).

    Atelier 2 – Le roman français du XIXe siècle.

    Descriptif :

    Roman arthurien, à thèse, baroque, courtois, d'aventures, de chevalerie, de mœurs, épistolaire, gothique, héroïque, historique, noir, pastoral, picaresque, policier, populaire, psychologique : depuis le Moyen Age le genre romanesque n'a cessé d'évoluer et de diversifier ses approches du monde. A l'origine, le mot « roman » du terme « romanz » (ancien français) signifie « en langue vulgaire » (par opposition au latin). Un roman est d'abord un récit écrit dans la langue qui deviendra le « français ». Par l'intermédiaire du roman, le XIXe siècle tente une description encyclopédique du réel : lier écriture et réalité.

     

    Objectifs :

    Une première séance (d'introduction) présentera le genre romanesque depuis ses débuts (un peu d'histoire littéraire depuis le Moyen Age). Ensuite chaque séance sera consacrée à un auteur et à une œuvre dans l'ordre indiqué ci-dessous. Je présenterai en quelques mots la vie et l'œuvre de l'auteur, l'œuvre romanesque concernée, puis après ce premier temps de présentation nous nous intéresserons à un extrait de l'œuvre (lecture, impressions de lecture). L'objectif premier étant de nous plonger dans l'esthétique de chaque auteur et d'en dégager quelques caractéristiques. Ainsi nous évoquerons certains grands courants littéraires : le Romantisme (Stendhal, Hugo), le Réalisme (Balzac, Flaubert) et le Naturalisme (Maupassant, Zola).

    Textes présentés :
    Henri Beyle (dit Stendhal), Le Rouge et le Noir (1830),
    Honoré de Balzac, Le Père Goriot (1835),
    Gustave Flaubert, Madame Bovary (1857),
    Victor Hugo, Les Misérables (1862),
    Guy de Maupassant, Une vie (1883),
    Emile Zola, Germinal (1885).

    Dates des cours : 10, 17, 24, 31 Janvier 2007 + 07, 14, 21 Février 2007.
    ( le Mercredi de 17h00 à 18h30, sauf pour la 1ère séance : de 17h à 18h ).


    Année universitaire 2005-2006 :

    - cours d'écriture ("Vers une approche de l'écriture autobiographique") : de novembre 2005 à janvier 2006.

    - cours d'initiation à l'analyse filmique ("Le mythe de Don Juan : du texte à l'écran") : de janvier à mars 2006.


    votre commentaire
  • Voici le poème d'Elise ( élève de 3e - année scolaire 2005-2006 - Collège de Guignicourt) qui a remporté le premier prix de la catégorie des élèves de 4e / 3e du concours "Jean de La Fontaine" organisé par la commune de Château-Thierry :

     

     

    La louve et les chiens

     

    L'instinct est réellement le meilleur des atouts

    Mais de toutes les épreuves il ne vient pas à bout.

     

    Une louve, mère affamée,

    A l'orée du bois chassait

    De quoi nourrir son bébé.

    Son instinct cria danger

    Trop tard, les chasseurs venaient.

    Mère louve s'enfuit, apeurée.

     

    Les chiens d'une meute la suivirent

    Bien entraînés, voulant réussir.

    Mais la louve connaissait la forêt,

    La ruse sauvage l'emporta vite

    Sur leur entraînement journalier

    Et bientôt, la belle fut en fuite.

     

    Et vers la sortie du bosquet,

    Des chasseurs l'attendaient, armés.

    La fugitive aurait pu fuir

    En abandonnant son bébé,

    Mais le petit allait mourir,

    Car il était en grand danger.

     

    Jouant le tout pour le tout,

    Elle chargea ses meurtriers

    Qui la firent chuter d'un coup.

    Mais avant d'être tuée,

    Elle vit la meute tuer

    Son louveteau, son bébé.

     

    Puisant la force éternelle,

    La rage monta en elle,

    Elle posa son regard

    Douloureux, grave puis hagard

    Et elle hurla à la lune,

    Son désespoir, sa rancune.

     

     


    votre commentaire
  • Exposition montée à l'occasion du centenaire de la disparition de Jules Verne.


    Classe concernée : 2D5 du Lycée Paul Claudel de Laon (02). Année scolaire 2004-2005.



    PRESENTATION DE QUELQUES ROMANS

     

    1- Cinq semaines en ballon (1863)

    Résumé : Samuel Fergusson, accompagné de Dick Kennedy et de son serviteur Joe, traverse l'afrique, de Zanzibar au Sénégal, à bord d'un ballon, avec pour objectif de dresser une carte des pays traversés, et de découvrir la source du Nil.

    Ce qu'on en a dit :

    «ce titre Cinq semaines en ballon nous avons annoncé un livre que M. Jules Verne qui intriguera le monde savant comme le firent jadis les découvertes dans le Lune attribuées à Herschell le voyage du docteur Fergusson est-il ou n'est-il pas une réalité
    Tout ce qu'on peut dire, c'est qu'il est charmant comme un roman et instructif comme un livre de science. Jamais on n'avait mieux résumé toutes les découvertes sérieuses des voyageurs les plus célèbres. Le récit est palpitant, saisissant, il est gai et touchant. Tous les âges y trouveront leur compte. C'est si rare, un livre que l'on peut recommander à tout le monde »

    Paul Dollingen, Le Figaro, 8 février 1863.


    2- Voyage au centre de la Terre (1864)

    Résumé : Otto Lidenbrock et son neveu Axel partent sur les traces d'un alchimiste qui prétend être parvenu au centre de la terre. Accompagnés par un guide, il descendent par la cheminée du Sneffels, volcan d'Islande. Ils découvrent des merveilles souterraines, dont une immense caverne où survivent des animaux préhistoriques. En essayant de descendre davantage, ils provoquent une éruption qui les fait remonter à la surface par le cratère du Stromboli.


    Extrait

    « En effet, je me trouvais en présence de produits de la terre, mais taillés sur un patron gigantesque. Mon oncle les appela immédiatement de leur nom.

    « Ce n'est qu'une forêt de champignons », dit-il.
    Et il ne se trompait pas. Que l'on juge du développement acquis par ces plantes chères aux milieux chauds et humides. Je savais que le «giganteum » atteint, suivant Bulliard, huit à neuf pieds de circonférence ; mais il s'agissait ici de champignons blancs, hauts de trente à quarante pieds, avec une calotte d'un diamètre égal. Ils étaient là par milliers. La lumière ne parvenait pas à percer leur épais ombrage, et une obscurité complète régnait sous ces dômes juxtaposés comme les toits ronds d'une cité africaine.
    Cependant je voulus pénétrer plus avant. Un froid mortel descendait de ces voûtes charnues. Pendant une demi-heure, nous errâmes dans ces humides ténèbres, et ce fut avec un véritable sentiment de bien-être que je retrouvai les bords de la mer. »
    Ch. XXX

    Ce qu'on en a dit

    «ce voyage appartient à l'imaginaire, il est un autre trajet bien réel, un fil d'Ariane qui ne s'égare jamais le fil du discours. Le roman se fait avec le voyage ; il avance avec celui-ci. On peut même affirmer que le roman est le véritable but du voyage ; après son retour, Axel publie son récit. En parallèle au voyage imaginaire, le roman raconte l'histoire de sa narration, de son écriture. »

    Daniel Compère, Un voyage imaginaire de Jules Verne «au centre de la Terre », Lettres modernes-Minard, 1977, pp.74-75.


    3- De la Terre à la Lune (1865)

    Résumé : Les artilleurs américains du Gun-Club décident de fabriquer un canon géant destiné à envoyer un boulet sur la Lune. J.T. Maston effectue tous les calculs et le canon est installé en Floride. Le français Michel Ardan se manifeste : il souhaite partir sur la Lune. Le boulet intitialement prévu est transformé en obus, et Ardan y prend place, ainsi que Barbicane, président du Gun-Club, et Nicholl qui est persuadé depuis l'origine de l'échec du projet. L'obus est tiré, mais suite à une erreur, le projectile rate son objectif.


    Ce qu'on en a dit :

    «Ardan subvertit bel et bien un projet qui malgré son audace est présenté d'une façon assez ironique par Jules Verne. Ce dernier se moque férocement de ces guerriers au chômage, de cette «éunion d'Anges exterminateurs, au demeurant les meilleurs fils du monde » (ch.I). Cette attaque violente doit être replacée dans le contexte idéologique du groupe d'hommes qui entourent l'éditeur Hetzel. Jules Verne lui-même fait montre d'un antimilitarisme assez surprenant dans une période où l'on chante l'armée de la conquête coloniale. »

    Simone Vierne, préface à De la Terre à la Lune, Garnier-Flammarion, 1978, p.28.

     

    4- Vingt mille lieues sous les mers ( 1869-1870)

    Résumé : Le scientifique français Aronnax, accompagné de son domestique Conseil, embarque sur une frégate américaine pour chasser un monstre marin. Avec le harponneur Ned Land, ils se retrouvent à bord du Nautilus, qui n'est autre qu'un sous-marin, dirigé par le Capitaine Nemo, et vont effectuer un voyage sous les eaux.


    Extrait

    « Oui je l'aime La mer est tout Elle ouvre les sept dixièmes du globe terrestre. Son souffle est pur et sain. C'est l'immense désert où l'homme n'est jamais seul, car il sent frémir la vie à ses côtés. La mer n'est que le véhicule d'une surnaturelle et prodigieuse existence ; elle n'est que mouvement et amour ; c'est l'infini vivant, comme l'a dit un de vos poètes. Et en effet, monsieur le professeur, la nature s'y manifeste par ses trois règnes, minéral, végétal, animal. Ce dernier y est largement représenté par les quatre groupes des zoophytes, par trois classes des articulés, par cinq classes des mollusques, par trois classes des vertébrés, les mammifères, les reptiles et ces innombrables légions de poissons, ordre infini d'animaux qui compte plus de treize mille espèces, dont un dixième seulement appartient à l'eau douce. La mer est le vaste réservoir de la nature. C'est par la mer que le globe a pour ainsi dire commencé, et qui sait s'il ne finira pas par elle Là est la suprême tranquillité. La mer n'appartient pas aux despotes. A sa surface, ils peuvent encore exercer des droits iniques, s'y battre, s'y dévorer, y transporter toutes les horreurs terrestres. Mais à trente pieds au-dessous de son niveau, leur pouvoir cesse, leur influence s'éteint, leur puissance disparaît Ah monsieur, vivez, vivez au sein des mers Là seulement est l'indépendance Là je ne reconnais pas de maîtres Là je suis libre »
    1re partie, ch. X.

    Ce qu'on en a dit :


    «Véritable mythe littéraire, «l'homme des eaux » ne peut se réclamer que du surhumain. Sous la plume inspirée de l'écrivain, il a acquis cette stature exceptionnelle de l'être solitaire en quête d'un absolu de liberté au fond des mers, qui a contribué à lui donner cette aura romantique d'une âme énigmatique consacrée tragiquement à une double passion : amour pour la nature et les merveilles de l'univers maritime ; haine pour les hommes et leur oppression sur l'univers terrestre. »

    Philippe Scheinhardt, «diptyque du capitaine Nemo », dans Jules Verne écrivain, Bibliothèque municipale de Nantes/Joca Seria, 2000, p.67.

     

    5- Le Tour du monde en quatre-vingts jours (1873)

    Résumé : A la suite d'un pari, l'anglais Phileas Fogg entraîne son domestique Passepartout dans une course autour du monde qu'il doit réaliser en un maximum de 80 jours. Il est poursuivi par l'inspecteur Fix qui croit que Fogg est un malfaiteur. Aux Indes, il va sauver la vie d'Aouda, une jeune veuve, qui va les suivre jusqu'à la fin du périple.

    Extrait

    « En effet, en marchant vers l'est, Phileas Fogg allait au-devant du soleil, et, par conséquent, les jours diminuaient pour lui d'autant de fois quatre minutes qu'il franchissait de degrés dans cette direction. Or, on compte trois cent soixante degrés sur la circonférence terrestre, et ces trois cent soixante degrés, multipliés par quatre minutes, donnent précisément vingt-quatre heures, - c'est-à-dire ce jour inconsciemment gagné. En d'autres termes, pendant que Phileas Fogg, marchant vers l'est, voyait le soleil passer quatre-vingts fois au méridien, ses collègues restés à Londres ne le voyaient passer que soixante-dix-neuf fois. C'est pourquoi, ce jour-là même, qui était le samedi et non le dimanche, comme le croyait Mr. Fogg, ceux-ci l'attendaient dans le salon du Reform-Club. »

    Ch. XXXVII

    Ce qu'on en a dit :

    « Le temps les quatre-vingts jours que s'est donnés Phileas Fogg ferment la terre sur elle-même dans les limites étroites d'une rectitude temporelle. C'est donc que la terre peut être parcourue à partir d'une mesure de temps donnée au départ, fixée. »

    Pierre Macherey, Pour une théorie de la production littéraire, F. Maspero, 1966, p.201.



    6- L'Ile mystérieuse (1874-1875)

    Résumé : Cinq prisonniers s'évadant d'un camp au moyen d'un ballon, lors de la guerre de sécession. L'ingénieur Cyrus Smith, le journaliste Gédéon Spilett, le marin Pencroff, le serviteur noir Nab et le jeune Harbert, accompagnés du chien Top se retrouvent sur une île déserte qu'ils baptisent "Lincoln". Ils seront régulièrement aidés par une "puissance mystérieuse", qui n'est autre que le Capitaine Nemo, et secoureront Ayrton, retrouvé sur une île voisine.

    Extrait

    « Il en profitait pour s'instruire de tous les loisirs que lui laissaient les occupations manuelles, il lisait les quelques livres trouvés dans la caisse, et, après les leçons pratiques qui ressortaient de la nécessité même de sa position, il trouvait dans l'ingénieur pour les sciences, dans le reporter pour les langues, des maîtres qui se plaisaient à compléter son éducation.
    L'idée fixe de l'ingénieur était de transmettre au jeune garçon tout ce qu'il savait, de l'instruire par l'exemple autant que par la parole, et Harbert profitait largement des leçons de son professeur. »
    2e partie, ch. IX.

    Ce qu'on en a dit :

    « L'Ile mystérieuse est la contestation d'un personnage symbolique ROBINSON ; elle est donc bien un roman sur un roman. L'autre Robinson, celui de Defoe, apparaît entre toutes les lignes du livre de Jules Verne, accblé, contesté, il faudra voir avec quel succès. »
    Pierre Macherey, Pour une théorie de la production littéraire, F. Maspero, 1966, p.225.

     

    7- Michel Strogoff (1876)

    Résumé : Michel Strogoff, courrier du Tsar, est chargé de transmettre un message au frère du souverain. Le traitre Ivan Ogareff, à la solde des tartares, est à ses trousses. Il rencontrera Nadia qui l'aidera dans sa mission, notamment quand il se fera passer pour aveugle.


    Extrait

    «Strogoff était de haute taille, vigoureux, épaules larges, poitrine vaste. Sa tête puissante présentait les beaux caractères de la race caucasique. Ses membres, bien attachés, étaient autant de leviers disposés mécaniquement pour leur meilleur accomplissement des ouvrages de force. Ce beau et solide garçon, bien campé, bien planté, n'eût pas été facile à déplacer malgré lui, car, lorsqu'il avait posé ses deux pieds sur le sol, il semblait qu'ils s'y fussent enracinés. Sur sa tête, carrée du haut, large de front, se crépelait une chevelure abondante, qui s'échappait en boucles quand il la coiffait de la casquette moscovite. [...]
    Michel Strogoff avait le tempérament de l'homme décidé, qui prend rapidement son parti, qui ne se ronge pas les ongles dans l'incertitude, qui ne se gratte pas l'oreille dans le doute, qui ne piétine pas dans l'indécision. Sobre de gestes comme de paroles, il savait rester immobile comme un soldat devant son supérieur ; mais, lorsqu'il marchait, son allure dénotait une grande aisance, une remarquable netteté de mouvements, - ce qui prouvait à la fois la confiance et la volonté de son esprit. »
    1re partie, ch. III

    Ce qu'on en a dit :


    «L'itinéraire que mène Michel Strogoff du Couchant au Levant conduit le héros, par le biais très symbolique du passage de la «écité » à la vue, à renaître en dépassant le stade des simples apparences. Tel est le sort que l'on ne peut que souhaiter à un lecteur d'aujourd'hui à qui s'applique indiscutablement l'injonction qui désigne dans le livre le châtiment du courrier du tsar regarde de tous tes yeux, regarde »

    Jean-Pierre Goldenstein, préface à Michel Strogoff, Pocket, 1992, p. XIII.



    8- Les Indes noires (1877)


    Résumé : L'ingénieur James Starr et le mineur Simon Ford reprennent l'exploitation d'une mine en Ecosse. Après quelques années, c'est une véritable ville souterraine qui s'est créée, mais des mystères se produisent. Les mineurs découvrent une jeune fille, Nell, qui n'a jamais connu la surface, et son arrière grand-père, Silfax, qui menace l'existence de la cité.

     


    Extrait

    « Nell et ses compagnons, abandonnant le train, sortirent aussitôt de la gare.
    Devant eux, entre de grands arbres, se développait une route qui conduisait aux rives du Forth.
    La première impression physique qu'éprouva la jeune fille, fut celle de l'air pur que ses poumons aspirèrent avidement.
    «bien, Nell, dit James Starr, respire cet air chargé de toutes les vivifiantes senteurs de la campagne
    - Quelles sont ces grandes fumées qui courent au-dessus de notre tête ? demanda Nell.
    - Ce sont des nuages, répondit Harry, ce sont des vapeurs à demi condensées que le vent pousse dans l'ouest.
    - Ah fit Nell, que j'aimerais à me sentir emportée dans leur silencieux tourbillon Et quels sont ces points scintillants qui brillent à travers les déchirures des nuées
    - Ce sont les étoiles dont je t'ai parlé, Nell. Autant de soleils, autant de centres de mondes, peut-être semblables au nôtre »
    - Les constellations se dessinaient plus nettement alors sur le bleu-noir du firmament, que le vent purifiait peu à peu. » Ch. XVII

     

    9- Les Cinq Cents Millions de la Bégum (1879)

    Résumé : Deux héritiers d'une importante fortune s'opposent en construisant chacun une ville selon ses goûts : le français Sarrasin fait de Franceville une cité hygiénique, et l'allemand Herr Schultze fait de Stahlstadt une gigantesque usine à canon. Le projet de destruction de Franceville par l'allemand sera déjoué par le fiancé de la fille de Sarrazin : Marcel Bruckmann.

    Extrait
    Chapitre XX (extrait)
    CONCLUSION

    France-Ville, débarrassée de toute inquiétude, en paix avec tous ses voisins, bien administrée, heureuse grâce à la sagesse de ses habitants, est en pleine prospérité. Son bonheur, si justement mérité, ne lui fait pas d'envieux, et sa force impose le respect aux plus batailleurs.
    La Cité de l'Acier n'était qu'une usine formidable, qu'un engin de destruction redouté sous la main de fer de Herr Schultze ; mais, grâce à Marcel Bruckmann, sa liquidation s'est opérée sans encombre pour personne, et Stahlstadt est devenue un centre de production incomparable pour toutes les industries utiles.

    Ce qu'on en a dit :

    « c'est la Science, avec une majuscule, qui est ici sous-jacente, tout au long, sous forme d'une lutte symbolique entre deux conceptions de l'utilisation que l'humanité en fait. L'éternel dilemme science bienfaisante science malfaisante est posé en une situation concrète qui court du début jusqu'à la fin, selon un rythme haletant parfaitement dramatique. »


    Charles-Noël Martin, préface aux Cinq Cents Millions de la Bégum, éd. Rencontre, 1966, p.4.



    10- Le Château des Carpathes (1892)

    Résumé : Un chateau mystérieux effraie les habitants d'un village de Transylvanie. En voyage dans la région, Franz de Telek croit revoir dans le chateau, la Stilla, une cantatrice dont il était amoureux et qu'il croyait morte. L'illusion est créée par le savant Orfanik, au moyen d'un dispositif optique et d'un enregistrement phonographique, pour le compte de son propriétaire, Rodolphe de Gortz.

    Extrait

    « Qu'il s'agisse de roches entassées par la nature aux époques géologiques, après les dernières convulsions du sol, ou de constructions dues à la main de l'homme, sur lesquelles a passé le souffle du temps, l'aspect est à peu près semblable, lorsqu'on les observe à quelques milles de distance. Ce qui est pierre brute et ce qui a été pierre travaillée, tout cela se confond aisément. De loin, même couleur, mêmes linéaments, mêmes déviations des lignes dans la perspective, même uniformité de teinte sous la patine grisâtre des siècles. »
    ch.II

    Ce qu'on en a dit :

    «la singularité majeure, bien visible elle aussi, du Château des Carpathes, c'est qu'il s'agit d'un grand roman d'amour, dans une acception inhabituelle de l'expression «d'amour » toutefois [...]. Les ingrédients d'un drame romantique à la Musset (dont le nom est cité chapitre IX et ce n'est pas par hasard) sont là : jeunesse solitaire de Franz, passion pour une cantatrice, mais tout se passe comme si le récit répugnait à les exploiter. De ces deux «éros de l'histoire », Franz et Stilla, nous saurons moins que Nic Deck et de Miriota, leurs « », qui, eux, se marient effectivement. »

    Maurice Mourier, préface au Château des Carpathes, Pocket, 1992, pp.9-10.


    votre commentaire


  • votre commentaire
  • COURS N°4

    PREMIERE APPROCHE D'UN TEXTE POETIQUE


    1/ Les éléments de versification.

    1.1. Le mètre.

    .Le compte des syllabes n'est pas toujours simple :


    - le « e » muet compte à l'intérieur d'un mot, et à la fin d'un mot quand le suivant commence par une consonne.

    Il ne compte pas s'il est élidé (qui disparaît devant un mot commençant par une voyelle), ni à la fin d'un vers (rime féminine),

    - la diérèse : certaines syllabes contenant un /y/ peuvent se prononcer de deux façons : an-ci-en / an-cien, ac-ti-on / ac-tion...

     

    .L'interprétation des différents mètres :

    Vous noterez la virtuosité des mètres très courts (1-2-3-4), la légèreté (selon les symbolistes) des impairs (7-9), l'ampleur de l'alexandrin (12). L'octosyllabe (8) est souvent employé dans les chansons.
    .La signification des contrastes :
    L'association de vers de mètres différents produit des effets de chute (long, long...bref) ou d'amplification (bref, bref...long).

     

    1.2. Le rythme.

    Le rythme est le retour régulier d'un temps fort, il est plus régulier dans les vers que dans la prose, et est créé par différents éléments.
    .Les accents portent sur la dernière syllabe non muette des mots ; ils n'affectent pas les mots outils (articles, conjonctions, auxiliaires...). Au nombre de deux, en général, dans les vers de six à huit syllabes, de quatre dans un alexandrin classique (un à la fin du premier hémistiche (demi-vers), un à la rime et deux autres.
    .Les coupes marquent un léger silence et peuvent être soulignées par la ponctuation. Ceci permet d'établir le schéma rythmique du vers :
    Ex : « J'ai longtemps habité sous de vastes portiques » que l'on résumera ainsi : 3-3/3-3 (quatre groupes de trois syllabes séparées par une coupe : vers parfaitement régulier.


     

    2/ Les éléments sonores des vers.

    2.1. Les rimes.

    .Nature, fonction : la rime est l'homophonie (mêmes sons) des derniers éléments phonétiques du vers : « monté » et « bonté » ont en commun trois sons : on-t-é. Des graphies très diverses sont possibles (prodige / dis-je).
    .Genre : rime féminine (douceur, effet adouci), rime masculine (forte, sonorité éclatante).
    .Alternance : rimes croisées (abab) ; embrassées (abba) ; plates (aabb) ; redoublées (aaa...).
    .Richesse : rimes pauvres (un son commun) ; suffisantes (deux sons) ; riches (trois sons et plus).

     

    2.2. Les effets sonores.

    Assonance : répétition d'une même voyelle.

    Allitération : répétition d'une même consonne.


    COURS N°5

    PREMIERE APPROCHE D'UN TEXTE THEATRAL

     

    1/ Les didascalies (mots du dramaturge insérés dans le texte, le plus souvent en italiques).

    Elles indiquent l'acte, la scène, le nom des personnages, mais aussi, les modalités de mise en scène quant aux lieux, aux gestes, aux déplacements des personnages... Elles tiennent une place particulièrement importante dans le théâtre moderne.

     

    2/ Les principaux moments d'une pièce de théâtre.

    - L'exposition apporte au début de la pièce des informations nécessaires pour comprendre l'histoire. Elle donne aussi le ton et le genre de la pièce (tragédie, comédie, en vers ou en prose...).

    - Le nœud de l'action est le moment où la situation apparaît difficile, où des obstacles se lèvent.

    - Le dénouement est la fin (heureuse ou non), la solution du problème.


    3/ Les types de discours au théâtre.

    - Le monologue : discours d'un personnage à lui-même, qui « pense tout haut ». Il permet un accès à la vie intérieure d'un personnage.

    - L'aparté : réplique dite « à part » d'un personnage et qui s'adresse au public. Il révèle au public les pensées du personnage ; peut aussi marquer la duplicité envers un ou plusieurs autres personnages sur scène.

    - Les dialogues sont de différents types :

    - La tirade : sorte de monologue dans le dialogue, réplique assez longue et significative pour donner cette impression de monologue.
    - La répartie : réponse rapide et brillante d'un personnage.

    - La stichomythie : dialogue rapide où chaque réplique très courte s'enchaîne directement à la suivante, souvent utilisée en cas de conflit.

    - Le polylogue : dialogue à plusieurs voix (plusieurs personnages) qui peut être harmonieux ou discordant.


     

    4/ Structure de la pièce classique.

    Souvent en cinq actes : imitation de la Tragédie. IL y a toujours un acte central autour duquel s'organise la pièce. D'après d'Aubignac, théoricien du théâtre classique, la personne qui ferme un acte ne doit pas être là au début du suivant. A chaque entrée ou sortie d'un personnage, il y a un changement de scène. Corneille distingue trois façons de définir une scène : liaison de vue, présence de discours, liaison de bruit.


    Ne pas oublier la règle des trois unités : temps, lieu, action.
    Nécessité de rendre la pièce jouable : première règle, la vraisemblance. Elle est seule à pouvoir soutenir et terminer un poème dramatique. Idée aristotélicienne qui consiste à faire comprendre le théâtre à tous. En effet, il s'adresse à la cité en entier. Cette vraisemblance s'explique par l'origine grecque du théâtre. Le rôle n'est pas d'expliquer ce qui a eu lieu mais ce qui est attendu, ainsi le poète est plus philosophe que l'historien. Mais cette théorie laisse ouverte une brèche dans laquelle Corneille va s'engouffrer durant la querelle du Cid. Il soutiendra que la vraisemblance n'est pas si carrée. Il avouera que plus une scène est invraisemblable, plus on fait qu'elle est vraisemblable.


    L'unité d'action : selon Mérée, il faut une action principale suivie par d'autres actions qui s'y rapportent. Toutes les intrigues sont présentes du début à la fin. Le développement de l'intrigue principale comme celles des secondaires dépend des données de l'exposition.

    L'unité de lieu : la scène ne doit pas se déplacer . Pour d'Aubignac, c'est le critère fondamental.

    L'unité de temps : dans l'idéal, l'action devrait durer au plus 24 heures.

    Le Romantisme attaquera ces règles, encore une fois la vraisemblance est remise en question. Hugo remet les règles et les modalités en question, seules les lois naturelles doivent être respectées.

     


    LA TRAGEDIE



    Vient du grec, ordé et tragos qui signifie le chant du bouc. Les tragédies étaient autrefois souvent représentées durant une fête, et on imagine que les gens gagnaient un bouc. Nietzsche dit que la tragédie née en même temps que les musiques et qu'elle représente la psyché humaine.


    Quatre traits principaux définissent la tragédie :

    - Les personnages sont divins, royaux, nobles.

    - Les sujets sont empruntés aux mythes ou à l'histoire.

    - L'effet de la tragédie est la catharsis. Catharsis (origine grecque), fait d'obtenir par un spectacle qui provoque chez le spectateur des passions, une libération de ces mêmes passions. (purification ou purgation). On prend les humeurs de l'homme. La tragédie excite les émotions : la pitié et la crainte, et on en est purifié. Pour Aristote, dans le Livre VIII de La Politique, la catharsis est l'émotion déclenchée et qui répond à certaines règles.

    - La fin est généralement funeste.

     

    Distinction tragédie / tragique.

    Tragédie : genre du théâtre qui s'est manifesté dans l'Antiquité grecque.
    XVIe siècle : Les Juives de Garnier, Abraham sacrifiant de Théodore de Bèze. De nombreuses tragédies bibliques.
    XVIIIe siècle : Voltaire, grand dramaturge.
    XXe siècle : tragédie du langage : Beckett et Ionesco.

    Tragique : sens plus large. Nouvelles tragiques au XIXe siècle.



    La nature du héros dans la tragédie : il doit être médiocre : moyen. Le héros ne doit pas être totalement vertueux, ni totalement monstrueux. La tragédie est la représentation d'un conflit entre l'homme et les lois qui le dépassent (lois politiques).




    LE DRAME


    Green Eugène montre bien dans son ouvrage La Parole baroque comment une nouvelle forme théâtrale est apparue au XVIIIe siècle avec cette volonté de rompre avec la tragédie ou certaines formes de la comédie classique.

    Drama : action, devient un sous-genre du théâtre au XVIIIe siècle.

    Le drame bourgeois : choix de nouveaux sujets différents de ceux de la tragédie classique. Les personnages appartiennent à la classe moyenne. Ne met plus en scène des caractères, mais des conditions sociales. Importance croissante de la gestuelle. Voix, tons, gestes, appartiennent aux acteurs. Prise en compte de la relation physique de la représentation. On suscite l'émotion par la disposition des corps. Si le drame romantique a vu le jour c'est parce qu'il y a eu précédemment un drame bourgeois.


    Le drame romantique : 25 février 1830, première représentation d'Hernani de Victor Hugo. Une bataille dans la salle oppose les modernes et les classiques : les premiers l'emportent. Drame qui rompt avec le système classique, revendication de liberté, de totalité, d'authenticité. Il repose sur une exigence essentielle : règle de l'art. Il impose une temporalité en fonction de son sujet. L'unité de lieu est jugée factice (le drame romantique prône plusieurs lieux). L'unité d'action est brisée dans certains drames romantiques comme dans Lorenzaccio de Musset. L'alexandrin est modifié. Toutes ces règles sont renversées : désir de représenter la totalité des êtres et des choses. Idée que le drame romantique est un miroir de concentration qui veut montrer le monde entièrement. Sujets non plus empruntés aux mythes mais à l'Histoire universelle (incarne une destiné universelle). Le drame romantique tente d'établir des liens avec le présent et l'actualité. Représentation du devenir humain dans une temporalité donnée. Théorie de l'histoire qui ne va pas sans une esthétique. Le romantisme prône le mélange des genres et des tons. Théorie du sublime (=âme) et du grotesque (=corps) = deux réalités inséparables. Retour des héros sur scène : caractérisés par la passion, le désir d'absolu. L'amour y est toujours lié à la mort. Le héros romantique atteint la grandeur dans le mal et dans le bien. Mission didactique du drame romantique : enseignement philosophique et moral. Et certaines pièces oublient même les règles théâtrales.

     


    LA COMEDIE

     

    Selon Aristote la comédie a une fonction burlesque : cômos (carnaval sous l'emblème du phallus). Il donne dans sa Poétique quelques éléments : « imitation des hommes [...] sans grande vertu », « tient un défaut et une laideur qui n'entraîne ni douleur, ni dommage. ». Il est très difficile de définir la Comédie par le comique. De plus, il n'y a pas de texte original sur la comédie. D'Aubignac écrit que la comédie s'oppose à la nature.

    A partir des XVIe-XVIIe siècles, trois règles sont assimilées à la comédie :
    - placere : plaire ;

    - movere : émouvoir ;
    - docere : enseigner une morale.

    Différents types de comédie


    - Comédie classique ou sérieuse (la grande comédie), ex : Le Misanthrope de Molière. Un sujet quotidien, personnages contemporains en condition médiocre, action rythmée par des péripéties. Problème moral, liberté par rapport aux règles mais avec une scène d'exposition et des vers en prose. Fonction de divertissement et but moral : costigat ridendo mori (corrige les mœurs en riant).

    - La farce : Le Médecin malgré lui de Molière, par exemple. Surtout au Moyen Age, puis reprise par la Commedia dell'arte (XVIIe siècle), répliques courtes, actions imprévues (ex : quiproquos, coups de théâtre), gestuelle bouffonne, mode d'expression fantaisiste.

    - La comédie d'intrigue : Le Dépit Amoureux de Molière. Impose une tonalité burlesque, accumulations, situations imprévues, procédés romanesques. Souvent recours au théâtre dans le théâtre, personnages types.

    - La comédie de caractère : ex : L'Avare de Molière. Décrit des personnages en action, dénonce les vices, toute l'intrigue tient à un personnage.

    - La comédie ballet : Le Bourgeois gentilhomme de Molière. Ballet dans la pièce de théâtre, effets d'échos, ruptures.

    - La comédie de mœurs : Pas chez Molière, ex : Le Barbier de Séville de Beaumarchais (XVIIIe siècle). Centrée sur un groupe social ou une époque, sujet d'actualité, assez agressif.

    - Le mélodrame : théâtre du peuple (Diderot, Beaumarchais). Spectacle de la vertu persécutée et triomphante. Influence du roman noir, gothique anglais. Scènes pathétiques, personnages manichéens. 3 actes : naissance de l'amour, arrivée du traite, dénouement heureux. Hugo s'illustre aussi dans ce genre.

    - Le Vaudeville : comédie très stéréotypée, influencée par Beaumarchais. Picard s'illustre dans le Vaudeville, héritier du théâtre de la foire. Théâtre comique, très populaire, marqué par un comique facile : jeux de mots, calembours. Partie chantée.


    Formes de comique au théâtre

    - Comique de mots : dominant dans la farce, exploite le langage (grossièreté, accumulations, déformation des mots...).


    - Comique de geste : ex de la Commedia dell'arte (gifles, pirouettes...).

    - Comique de situation : provoqué par une circonstance (ex : déguisement, travestissement...).
    - Comique de caractère : grossissement caricatural d'un personnage.

     

    Tonalités

    - Humour : se moquer sans méchanceté des ridicules.

    - Ironie : discordance énonciative.

    - Burlesque : dégrade le solennel en familier (ex : dans la parodie).

    - Absurde : décalage par des dérèglements dans le code.

     

    N.B. : Toute comédie n'est pas comique : Tartuffe et Le Misanthrope ont une fin mélancolique. Le rire ne suffit pas à définir la comédie, on y trouve aussi une dimension morale. Le comique est rendu possible par une déshumanisation du personnage.
    La comédie au XIXe siècle se développe très peu. Le théâtre n'a plus sa liberté d'antan (on en compte plus que 8 dans la capitale). Le Second Empire (1852-1875) rétablit la possibilité d'ouvrir un théâtre pour n'importe qui.




    COURS N°6

    PREMIERE APPROCHE D'UN TEXTE ROMANESQUE

     

    1/ Les éléments descriptifs.

    Une description est là non seulement pour situer l'action, mais aussi pour produire un certain effet, une impression (climat, atmosphère).

    1.1. Le cadre spatio-temporel.


    - Quand se passe la scène : période, saison, moment. Evaluez ses répercussions sur l'action.
    - Où se passe l'action : le symbolisme du lieu.
    - espace intérieur : étroit / vaste ? confiné / aéré ? intime (chambre) / public (salon) ?
    - espace extérieur : solitaire / public ? ville / nature ? complice / sauvage ?

    1.2. Les personnages et les objets présents.

    - Les personnages : nombre, relation, accord avec le cadre, les objets ?.
    - Les objets : nombre, rôle, point commun ? Harmonie ou dissonance ?



    1.3. Les sensations.

    - Les sensations visuelles : couleurs, nuances, ombre / lumière ? ligne nettes ou floues ? harmonie ou contraste, avec le lieu, les sentiments des personnages ?
    - Les autres sensations (tactiles, auditives...) : bruit confus / sons clairs ? chaleur / froid ?

    1.4. La composition de la description.

    Le regard peut évoluer différemment.
    - De façon circulaire : impression d'englobement dans le décor, le personnage qui voit est comme encerclé.
    - Par plans successifs : comme dans un tableau, description verticale, ascendante ou descendante.
    - Du général au particulier : vision qui se précise.
    - Du particulier au général : élargissement du champ de vision.


     

    2/ Les éléments narratifs (notion de points de vue).

    2.1. Le point de vue (ou focalisation).

    .Le narrateur personnage.

    Indices de sa présence : récit à la première personne, subjectivité, qui rend perceptible l'évolution psychologique du personnage.

    Point de vue interne : celui qui perçoit raconte et ne raconte que ce qu'il perçoit.

    .Le narrateur hors de l'histoire.
    Indices de sa présence : il raconte l'histoire à la troisième personne, mais peut aussi intervenir à la première personne (quand il juge son récit ou ses personnages).
    Point de vue externe : celui qui raconte voit les choses de l'extérieur, de façon objective.
    Point de vue omniscient : celui qui raconte a le pouvoir de tout savoir (faits et pensées des personnages) et peut être partout à la fois.


    2.2. La conduite du récit (ordre de présentation des faits).

    .Le récit linéaire.
    .Les retours en arrière (flash-back).
    .Les ellipses temporelles.


     

    3/ Les éléments psychologiques (reflets de l'auteur).

    3.1. Les éléments explicites.

    Il arrive que l'auteur déclare ouvertement ses sentiments et son état d'âme.

    3.2. Les éléments implicites.

    Pourquoi le sont-ils ?


    COURS N°7

    LE BIOGRAPHIQUE

     


    L'autobiographie

     

    Le terme autobiographie vient du grec autos (soi-même, lui-même), du substantif bios (vie) et du verbe graphein (écrire). Philippe Lejeune dans Le Pacte autobiographique le définit ainsi : « Le récit rétrospectif en prose qu'une personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu'elle met l'accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l'histoire de sa personnalité. »

    Les critères : 1) La forme : récit en prose. 2) Le sujet traité : récit des événements de sa vie, histoire de sa personne, vie intérieure. 3) La situation de l'auteur : l'auteur, le narrateur et le personnage sont la même personne.


    L'examen de soi et l'examen de conscience.



    Saint Augustin (354-430), Confessions (397) : S A raconte sa conversion après une jeunesse tumultueuse afin de convaincre ses lecteurs de la toute-puissance de Dieu = tradition chrétienne.

    Socrate (470-399) : « Connais-toi toi-même. »
    Héraclite (576-480) : « J'étais le propre objet de mon étude. » } démarche introspective.

    Montaigne, Essais, chap. 8, Livre II : « Je me suis présenté moi-même à moi, pour argument et pour objet. »

    Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions (1765-1770) : première véritable autobiographie française.

     

    Le journal intime

    Compte rendu au jour le jour des événements qui couvrent une vie.
    Journal de l'Estoile (1545-161), Journal de Dangeau (1638-1720), Mémoires de Saint-Simon (1675-1755).
    Stendhal (1783-1842), Constant (1767-1830), Baudelaire (1821-1867), Gide (1869-1951), Green (1900-1998) le pratiquent.

     

    Les mémoires

    Le sujet traité n'est pas seulement la vie individuelle ou l'histoire d'une personnalité ; une part importante du récit est réservée à l'histoire collective.
    Philippe de Commynes (1447-1511), ou encore Chateaubriand dans Mémoires d'outre-tombe (1848-1850).

     

    Les souvenirs

    Hugo, Choses vues (1830-1846) ; Stendhal, Souvenir d'égotisme (1832).

     

    Le roman personnel ou autobiographique

    Il n'y a pas, de manière absolue, identité de l'auteur, du narrateur et du personnage.
    Benjamin Constant, Adolphe (1816) ; Sénancour, Obermann (1804) : romans écrits à la première personne, les auteurs transposent leur vie.
    Gide, Les Faux-Monnayeurs (1926) ; Céline, Voyage au bout de la nuit (1932) ; Yourcenar (1903-1987), Les Mémoires d'Hadrien (1951).

     

    La biographie

    Pas l'expérience de soi mais celle de l'image d'une personne. Récit de la vie d'une personne réelle par un narrateur différent de cette personne.
    Plutarque, Vies des hommes illustres ; Suétone (75-150), Vie des douze Césars ; Jean-Paul Sartre, L'Idiot de la famille (consacré à Flaubert).



    Les motivations qui président à l'écriture de soi
    L'élucidation de soi
    :

    L'Ecriture comme instrument, personnalité multiple, complexe. Remonter aux sources.
    Sartre, Les Mots (1964) ; Michel Leiris (1901-1990), L'Age d'homme (1939).
    Désir de comprendre son parcours, recherche du bonheur perdu.
    Donner un témoignage : laisser une trace, exemplarité des propos. Renan (1823-1892), Souvenirs d'enfance et de jeunesse.
    = deux fonctions : rétrospective (décrire les événements importants d'une vie) et prospective (s'appuyer sur l'expérience individuelle et singulière).


    votre commentaire