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  • COURS N°4

    PREMIERE APPROCHE D'UN TEXTE POETIQUE


    1/ Les éléments de versification.

    1.1. Le mètre.

    .Le compte des syllabes n'est pas toujours simple :


    - le « e » muet compte à l'intérieur d'un mot, et à la fin d'un mot quand le suivant commence par une consonne.

    Il ne compte pas s'il est élidé (qui disparaît devant un mot commençant par une voyelle), ni à la fin d'un vers (rime féminine),

    - la diérèse : certaines syllabes contenant un /y/ peuvent se prononcer de deux façons : an-ci-en / an-cien, ac-ti-on / ac-tion...

     

    .L'interprétation des différents mètres :

    Vous noterez la virtuosité des mètres très courts (1-2-3-4), la légèreté (selon les symbolistes) des impairs (7-9), l'ampleur de l'alexandrin (12). L'octosyllabe (8) est souvent employé dans les chansons.
    .La signification des contrastes :
    L'association de vers de mètres différents produit des effets de chute (long, long...bref) ou d'amplification (bref, bref...long).

     

    1.2. Le rythme.

    Le rythme est le retour régulier d'un temps fort, il est plus régulier dans les vers que dans la prose, et est créé par différents éléments.
    .Les accents portent sur la dernière syllabe non muette des mots ; ils n'affectent pas les mots outils (articles, conjonctions, auxiliaires...). Au nombre de deux, en général, dans les vers de six à huit syllabes, de quatre dans un alexandrin classique (un à la fin du premier hémistiche (demi-vers), un à la rime et deux autres.
    .Les coupes marquent un léger silence et peuvent être soulignées par la ponctuation. Ceci permet d'établir le schéma rythmique du vers :
    Ex : « J'ai longtemps habité sous de vastes portiques » que l'on résumera ainsi : 3-3/3-3 (quatre groupes de trois syllabes séparées par une coupe : vers parfaitement régulier.


     

    2/ Les éléments sonores des vers.

    2.1. Les rimes.

    .Nature, fonction : la rime est l'homophonie (mêmes sons) des derniers éléments phonétiques du vers : « monté » et « bonté » ont en commun trois sons : on-t-é. Des graphies très diverses sont possibles (prodige / dis-je).
    .Genre : rime féminine (douceur, effet adouci), rime masculine (forte, sonorité éclatante).
    .Alternance : rimes croisées (abab) ; embrassées (abba) ; plates (aabb) ; redoublées (aaa...).
    .Richesse : rimes pauvres (un son commun) ; suffisantes (deux sons) ; riches (trois sons et plus).

     

    2.2. Les effets sonores.

    Assonance : répétition d'une même voyelle.

    Allitération : répétition d'une même consonne.


    COURS N°5

    PREMIERE APPROCHE D'UN TEXTE THEATRAL

     

    1/ Les didascalies (mots du dramaturge insérés dans le texte, le plus souvent en italiques).

    Elles indiquent l'acte, la scène, le nom des personnages, mais aussi, les modalités de mise en scène quant aux lieux, aux gestes, aux déplacements des personnages... Elles tiennent une place particulièrement importante dans le théâtre moderne.

     

    2/ Les principaux moments d'une pièce de théâtre.

    - L'exposition apporte au début de la pièce des informations nécessaires pour comprendre l'histoire. Elle donne aussi le ton et le genre de la pièce (tragédie, comédie, en vers ou en prose...).

    - Le nœud de l'action est le moment où la situation apparaît difficile, où des obstacles se lèvent.

    - Le dénouement est la fin (heureuse ou non), la solution du problème.


    3/ Les types de discours au théâtre.

    - Le monologue : discours d'un personnage à lui-même, qui « pense tout haut ». Il permet un accès à la vie intérieure d'un personnage.

    - L'aparté : réplique dite « à part » d'un personnage et qui s'adresse au public. Il révèle au public les pensées du personnage ; peut aussi marquer la duplicité envers un ou plusieurs autres personnages sur scène.

    - Les dialogues sont de différents types :

    - La tirade : sorte de monologue dans le dialogue, réplique assez longue et significative pour donner cette impression de monologue.
    - La répartie : réponse rapide et brillante d'un personnage.

    - La stichomythie : dialogue rapide où chaque réplique très courte s'enchaîne directement à la suivante, souvent utilisée en cas de conflit.

    - Le polylogue : dialogue à plusieurs voix (plusieurs personnages) qui peut être harmonieux ou discordant.


     

    4/ Structure de la pièce classique.

    Souvent en cinq actes : imitation de la Tragédie. IL y a toujours un acte central autour duquel s'organise la pièce. D'après d'Aubignac, théoricien du théâtre classique, la personne qui ferme un acte ne doit pas être là au début du suivant. A chaque entrée ou sortie d'un personnage, il y a un changement de scène. Corneille distingue trois façons de définir une scène : liaison de vue, présence de discours, liaison de bruit.


    Ne pas oublier la règle des trois unités : temps, lieu, action.
    Nécessité de rendre la pièce jouable : première règle, la vraisemblance. Elle est seule à pouvoir soutenir et terminer un poème dramatique. Idée aristotélicienne qui consiste à faire comprendre le théâtre à tous. En effet, il s'adresse à la cité en entier. Cette vraisemblance s'explique par l'origine grecque du théâtre. Le rôle n'est pas d'expliquer ce qui a eu lieu mais ce qui est attendu, ainsi le poète est plus philosophe que l'historien. Mais cette théorie laisse ouverte une brèche dans laquelle Corneille va s'engouffrer durant la querelle du Cid. Il soutiendra que la vraisemblance n'est pas si carrée. Il avouera que plus une scène est invraisemblable, plus on fait qu'elle est vraisemblable.


    L'unité d'action : selon Mérée, il faut une action principale suivie par d'autres actions qui s'y rapportent. Toutes les intrigues sont présentes du début à la fin. Le développement de l'intrigue principale comme celles des secondaires dépend des données de l'exposition.

    L'unité de lieu : la scène ne doit pas se déplacer . Pour d'Aubignac, c'est le critère fondamental.

    L'unité de temps : dans l'idéal, l'action devrait durer au plus 24 heures.

    Le Romantisme attaquera ces règles, encore une fois la vraisemblance est remise en question. Hugo remet les règles et les modalités en question, seules les lois naturelles doivent être respectées.

     


    LA TRAGEDIE



    Vient du grec, ordé et tragos qui signifie le chant du bouc. Les tragédies étaient autrefois souvent représentées durant une fête, et on imagine que les gens gagnaient un bouc. Nietzsche dit que la tragédie née en même temps que les musiques et qu'elle représente la psyché humaine.


    Quatre traits principaux définissent la tragédie :

    - Les personnages sont divins, royaux, nobles.

    - Les sujets sont empruntés aux mythes ou à l'histoire.

    - L'effet de la tragédie est la catharsis. Catharsis (origine grecque), fait d'obtenir par un spectacle qui provoque chez le spectateur des passions, une libération de ces mêmes passions. (purification ou purgation). On prend les humeurs de l'homme. La tragédie excite les émotions : la pitié et la crainte, et on en est purifié. Pour Aristote, dans le Livre VIII de La Politique, la catharsis est l'émotion déclenchée et qui répond à certaines règles.

    - La fin est généralement funeste.

     

    Distinction tragédie / tragique.

    Tragédie : genre du théâtre qui s'est manifesté dans l'Antiquité grecque.
    XVIe siècle : Les Juives de Garnier, Abraham sacrifiant de Théodore de Bèze. De nombreuses tragédies bibliques.
    XVIIIe siècle : Voltaire, grand dramaturge.
    XXe siècle : tragédie du langage : Beckett et Ionesco.

    Tragique : sens plus large. Nouvelles tragiques au XIXe siècle.



    La nature du héros dans la tragédie : il doit être médiocre : moyen. Le héros ne doit pas être totalement vertueux, ni totalement monstrueux. La tragédie est la représentation d'un conflit entre l'homme et les lois qui le dépassent (lois politiques).




    LE DRAME


    Green Eugène montre bien dans son ouvrage La Parole baroque comment une nouvelle forme théâtrale est apparue au XVIIIe siècle avec cette volonté de rompre avec la tragédie ou certaines formes de la comédie classique.

    Drama : action, devient un sous-genre du théâtre au XVIIIe siècle.

    Le drame bourgeois : choix de nouveaux sujets différents de ceux de la tragédie classique. Les personnages appartiennent à la classe moyenne. Ne met plus en scène des caractères, mais des conditions sociales. Importance croissante de la gestuelle. Voix, tons, gestes, appartiennent aux acteurs. Prise en compte de la relation physique de la représentation. On suscite l'émotion par la disposition des corps. Si le drame romantique a vu le jour c'est parce qu'il y a eu précédemment un drame bourgeois.


    Le drame romantique : 25 février 1830, première représentation d'Hernani de Victor Hugo. Une bataille dans la salle oppose les modernes et les classiques : les premiers l'emportent. Drame qui rompt avec le système classique, revendication de liberté, de totalité, d'authenticité. Il repose sur une exigence essentielle : règle de l'art. Il impose une temporalité en fonction de son sujet. L'unité de lieu est jugée factice (le drame romantique prône plusieurs lieux). L'unité d'action est brisée dans certains drames romantiques comme dans Lorenzaccio de Musset. L'alexandrin est modifié. Toutes ces règles sont renversées : désir de représenter la totalité des êtres et des choses. Idée que le drame romantique est un miroir de concentration qui veut montrer le monde entièrement. Sujets non plus empruntés aux mythes mais à l'Histoire universelle (incarne une destiné universelle). Le drame romantique tente d'établir des liens avec le présent et l'actualité. Représentation du devenir humain dans une temporalité donnée. Théorie de l'histoire qui ne va pas sans une esthétique. Le romantisme prône le mélange des genres et des tons. Théorie du sublime (=âme) et du grotesque (=corps) = deux réalités inséparables. Retour des héros sur scène : caractérisés par la passion, le désir d'absolu. L'amour y est toujours lié à la mort. Le héros romantique atteint la grandeur dans le mal et dans le bien. Mission didactique du drame romantique : enseignement philosophique et moral. Et certaines pièces oublient même les règles théâtrales.

     


    LA COMEDIE

     

    Selon Aristote la comédie a une fonction burlesque : cômos (carnaval sous l'emblème du phallus). Il donne dans sa Poétique quelques éléments : « imitation des hommes [...] sans grande vertu », « tient un défaut et une laideur qui n'entraîne ni douleur, ni dommage. ». Il est très difficile de définir la Comédie par le comique. De plus, il n'y a pas de texte original sur la comédie. D'Aubignac écrit que la comédie s'oppose à la nature.

    A partir des XVIe-XVIIe siècles, trois règles sont assimilées à la comédie :
    - placere : plaire ;

    - movere : émouvoir ;
    - docere : enseigner une morale.

    Différents types de comédie


    - Comédie classique ou sérieuse (la grande comédie), ex : Le Misanthrope de Molière. Un sujet quotidien, personnages contemporains en condition médiocre, action rythmée par des péripéties. Problème moral, liberté par rapport aux règles mais avec une scène d'exposition et des vers en prose. Fonction de divertissement et but moral : costigat ridendo mori (corrige les mœurs en riant).

    - La farce : Le Médecin malgré lui de Molière, par exemple. Surtout au Moyen Age, puis reprise par la Commedia dell'arte (XVIIe siècle), répliques courtes, actions imprévues (ex : quiproquos, coups de théâtre), gestuelle bouffonne, mode d'expression fantaisiste.

    - La comédie d'intrigue : Le Dépit Amoureux de Molière. Impose une tonalité burlesque, accumulations, situations imprévues, procédés romanesques. Souvent recours au théâtre dans le théâtre, personnages types.

    - La comédie de caractère : ex : L'Avare de Molière. Décrit des personnages en action, dénonce les vices, toute l'intrigue tient à un personnage.

    - La comédie ballet : Le Bourgeois gentilhomme de Molière. Ballet dans la pièce de théâtre, effets d'échos, ruptures.

    - La comédie de mœurs : Pas chez Molière, ex : Le Barbier de Séville de Beaumarchais (XVIIIe siècle). Centrée sur un groupe social ou une époque, sujet d'actualité, assez agressif.

    - Le mélodrame : théâtre du peuple (Diderot, Beaumarchais). Spectacle de la vertu persécutée et triomphante. Influence du roman noir, gothique anglais. Scènes pathétiques, personnages manichéens. 3 actes : naissance de l'amour, arrivée du traite, dénouement heureux. Hugo s'illustre aussi dans ce genre.

    - Le Vaudeville : comédie très stéréotypée, influencée par Beaumarchais. Picard s'illustre dans le Vaudeville, héritier du théâtre de la foire. Théâtre comique, très populaire, marqué par un comique facile : jeux de mots, calembours. Partie chantée.


    Formes de comique au théâtre

    - Comique de mots : dominant dans la farce, exploite le langage (grossièreté, accumulations, déformation des mots...).


    - Comique de geste : ex de la Commedia dell'arte (gifles, pirouettes...).

    - Comique de situation : provoqué par une circonstance (ex : déguisement, travestissement...).
    - Comique de caractère : grossissement caricatural d'un personnage.

     

    Tonalités

    - Humour : se moquer sans méchanceté des ridicules.

    - Ironie : discordance énonciative.

    - Burlesque : dégrade le solennel en familier (ex : dans la parodie).

    - Absurde : décalage par des dérèglements dans le code.

     

    N.B. : Toute comédie n'est pas comique : Tartuffe et Le Misanthrope ont une fin mélancolique. Le rire ne suffit pas à définir la comédie, on y trouve aussi une dimension morale. Le comique est rendu possible par une déshumanisation du personnage.
    La comédie au XIXe siècle se développe très peu. Le théâtre n'a plus sa liberté d'antan (on en compte plus que 8 dans la capitale). Le Second Empire (1852-1875) rétablit la possibilité d'ouvrir un théâtre pour n'importe qui.




    COURS N°6

    PREMIERE APPROCHE D'UN TEXTE ROMANESQUE

     

    1/ Les éléments descriptifs.

    Une description est là non seulement pour situer l'action, mais aussi pour produire un certain effet, une impression (climat, atmosphère).

    1.1. Le cadre spatio-temporel.


    - Quand se passe la scène : période, saison, moment. Evaluez ses répercussions sur l'action.
    - Où se passe l'action : le symbolisme du lieu.
    - espace intérieur : étroit / vaste ? confiné / aéré ? intime (chambre) / public (salon) ?
    - espace extérieur : solitaire / public ? ville / nature ? complice / sauvage ?

    1.2. Les personnages et les objets présents.

    - Les personnages : nombre, relation, accord avec le cadre, les objets ?.
    - Les objets : nombre, rôle, point commun ? Harmonie ou dissonance ?



    1.3. Les sensations.

    - Les sensations visuelles : couleurs, nuances, ombre / lumière ? ligne nettes ou floues ? harmonie ou contraste, avec le lieu, les sentiments des personnages ?
    - Les autres sensations (tactiles, auditives...) : bruit confus / sons clairs ? chaleur / froid ?

    1.4. La composition de la description.

    Le regard peut évoluer différemment.
    - De façon circulaire : impression d'englobement dans le décor, le personnage qui voit est comme encerclé.
    - Par plans successifs : comme dans un tableau, description verticale, ascendante ou descendante.
    - Du général au particulier : vision qui se précise.
    - Du particulier au général : élargissement du champ de vision.


     

    2/ Les éléments narratifs (notion de points de vue).

    2.1. Le point de vue (ou focalisation).

    .Le narrateur personnage.

    Indices de sa présence : récit à la première personne, subjectivité, qui rend perceptible l'évolution psychologique du personnage.

    Point de vue interne : celui qui perçoit raconte et ne raconte que ce qu'il perçoit.

    .Le narrateur hors de l'histoire.
    Indices de sa présence : il raconte l'histoire à la troisième personne, mais peut aussi intervenir à la première personne (quand il juge son récit ou ses personnages).
    Point de vue externe : celui qui raconte voit les choses de l'extérieur, de façon objective.
    Point de vue omniscient : celui qui raconte a le pouvoir de tout savoir (faits et pensées des personnages) et peut être partout à la fois.


    2.2. La conduite du récit (ordre de présentation des faits).

    .Le récit linéaire.
    .Les retours en arrière (flash-back).
    .Les ellipses temporelles.


     

    3/ Les éléments psychologiques (reflets de l'auteur).

    3.1. Les éléments explicites.

    Il arrive que l'auteur déclare ouvertement ses sentiments et son état d'âme.

    3.2. Les éléments implicites.

    Pourquoi le sont-ils ?


    COURS N°7

    LE BIOGRAPHIQUE

     


    L'autobiographie

     

    Le terme autobiographie vient du grec autos (soi-même, lui-même), du substantif bios (vie) et du verbe graphein (écrire). Philippe Lejeune dans Le Pacte autobiographique le définit ainsi : « Le récit rétrospectif en prose qu'une personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu'elle met l'accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l'histoire de sa personnalité. »

    Les critères : 1) La forme : récit en prose. 2) Le sujet traité : récit des événements de sa vie, histoire de sa personne, vie intérieure. 3) La situation de l'auteur : l'auteur, le narrateur et le personnage sont la même personne.


    L'examen de soi et l'examen de conscience.



    Saint Augustin (354-430), Confessions (397) : S A raconte sa conversion après une jeunesse tumultueuse afin de convaincre ses lecteurs de la toute-puissance de Dieu = tradition chrétienne.

    Socrate (470-399) : « Connais-toi toi-même. »
    Héraclite (576-480) : « J'étais le propre objet de mon étude. » } démarche introspective.

    Montaigne, Essais, chap. 8, Livre II : « Je me suis présenté moi-même à moi, pour argument et pour objet. »

    Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions (1765-1770) : première véritable autobiographie française.

     

    Le journal intime

    Compte rendu au jour le jour des événements qui couvrent une vie.
    Journal de l'Estoile (1545-161), Journal de Dangeau (1638-1720), Mémoires de Saint-Simon (1675-1755).
    Stendhal (1783-1842), Constant (1767-1830), Baudelaire (1821-1867), Gide (1869-1951), Green (1900-1998) le pratiquent.

     

    Les mémoires

    Le sujet traité n'est pas seulement la vie individuelle ou l'histoire d'une personnalité ; une part importante du récit est réservée à l'histoire collective.
    Philippe de Commynes (1447-1511), ou encore Chateaubriand dans Mémoires d'outre-tombe (1848-1850).

     

    Les souvenirs

    Hugo, Choses vues (1830-1846) ; Stendhal, Souvenir d'égotisme (1832).

     

    Le roman personnel ou autobiographique

    Il n'y a pas, de manière absolue, identité de l'auteur, du narrateur et du personnage.
    Benjamin Constant, Adolphe (1816) ; Sénancour, Obermann (1804) : romans écrits à la première personne, les auteurs transposent leur vie.
    Gide, Les Faux-Monnayeurs (1926) ; Céline, Voyage au bout de la nuit (1932) ; Yourcenar (1903-1987), Les Mémoires d'Hadrien (1951).

     

    La biographie

    Pas l'expérience de soi mais celle de l'image d'une personne. Récit de la vie d'une personne réelle par un narrateur différent de cette personne.
    Plutarque, Vies des hommes illustres ; Suétone (75-150), Vie des douze Césars ; Jean-Paul Sartre, L'Idiot de la famille (consacré à Flaubert).



    Les motivations qui président à l'écriture de soi
    L'élucidation de soi
    :

    L'Ecriture comme instrument, personnalité multiple, complexe. Remonter aux sources.
    Sartre, Les Mots (1964) ; Michel Leiris (1901-1990), L'Age d'homme (1939).
    Désir de comprendre son parcours, recherche du bonheur perdu.
    Donner un témoignage : laisser une trace, exemplarité des propos. Renan (1823-1892), Souvenirs d'enfance et de jeunesse.
    = deux fonctions : rétrospective (décrire les événements importants d'une vie) et prospective (s'appuyer sur l'expérience individuelle et singulière).


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  • COURS N°8

    LES FORMES DE DISCOURS

     

    Le texte argumentatif

    Il cherche à défendre une idée, à réfuter une thèse...pour convaincre.

    Repérez :
    - la présence (ou l'absence ?) de l'implication de l'auteur, d'après le système d'énonciation, les connotations, etc. ;
    - les connecteurs logiques, la structure « démonstrative » du texte (place de la thèse et des arguments) ;
    - la conviction, la sincérité du locuteur, la valeur des arguments.

    Le texte descriptif

    Il donne une grande place à des éléments spatio-temporels, à la présentation d'une scène, d'une situation, d'un personnage.

    Repérez :
    - les éléments du cadre (rien n'est donné au hasard) : quel « climat » l'auteur veut-il créer ?
    - la technique de description : de quelle manière le personnage, ou l'objet est-il décrit ? Recherchez l'impression que l'auteur veut produire.


    Le texte narratif

    Il raconte des événements, une suite d'actions.

    Etudiez :
    - les temps verbaux, les indicateurs temporels, les verbes décrivant des actions (abondance, précision...).
    - Le point de vue du narrateur surtout (est-il dans l'histoire ou non ?) et la façon dont se déroule le récit (linéaire ? avec des retours en arrière, des ellipses...).


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  • COURS N°9

    LES GENRES LITTERAIRES

      

    On classe traditionnellement les œuvres littéraires en divers genres. Le seul intérêt de cette distinction est qu'elle renvoie à des lois du genre, qu'elle implique des effets différents sur le lecteur : ce seront souvent des bases d'étude commodes.

     

    Le genre romanesque

    Types (très variés) : ils sont articulés autour de trois pôles (un décor, une intrigue, une analyse psychologique).

    Selon l'importance donnée à chacun, on trouve différents types de romans :

    - descriptifs : romans historiques, réalistes et naturalistes...

    - d'action : romans d'aventure, de cape et d'épée, policiers...

    - psychologiques : romans-confessions, roman-journal, récit d'une crise, romans centrés sur un personnage (romans d'initiation, d'apprentissage, de formation), romans sentimentaux...

    Il existe aussi des :

    - romans à thèse : pour démontrer une idée,

    - romans à clef : qui renvoient –sous forme cachée- à des personnes et des situations réelles,

    - romans à tiroir : ils incluent des fragments étrangers dans la trame principale,

    - romans « symphoniques » : aux personnages et aux lieux très nombreux, au long d'intrigues diverses (qui peuvent interférer ou non),

    - romans picaresques : qui décrivent une société grâce aux aventures du héros, qui connaît des « haut et des bas ».

    Effets : l'évasion du lecteur, la stimulation de l'imagination, l'identification à certains personnages, l'ouverture sur le monde, la compréhension, la réflexion (sur soi-même et les autres).


    Le genre théâtral

    Les comédies : elles se caractérisent par des sujets (relativement) simples, des personnages souvent ridicules et monomaniaques, l'absence d'éléments tristes, tragiques.

    Types (variés) : farce, comédie « légère », comédie de mœurs, de caractère, comédie-ballet (comédie musicale).

    Effets : le rire, bien sûr, le sourire (finesse, aspect spirituel de certaines pièces), la réflexion morale.

    Les tragédies : elles puisent leurs sujets, leurs personnages et leurs actions dans la noblesse et l'Antiquité. Les passions y sont terribles, tout se termine souvent par la mort des protagonistes, pris dans l'implacable fatalité. On n'y relève aucun élément comique.

    Types : les tragédies classiques (règles des trois unités), les tragi-comédies, le drame romantique (mélange des genres), le drame bourgeois (XVIIIème siècle), le mélodrame (pathétique « populaire »).

    Effets : les émotions (la terreur et la pitié), la réflexion sur le tragique de la condition humaine.



    Le genre poétique

    La poésie épique : ce sont de grands récits héroïques de « fondation », au style ample, solennel. (effets : le rêve et l'admiration).

    La poésie lyrique : elle est l'expression des sentiments, de la sensibilité, des états d'âme (méditation, rêverie, confession...).


    Autres genres


    Genres brefs :
    le conte (merveilleux ou philosophique), la fable, l'apologue (bref récit mettant en scène une vérité sous forme drôle ou déguisée), les portraits dépeignant les caractères typiques, les articles de dictionnaire (encyclopédie).


    Genres « rhétoriques » : le discours (politique), les plaidoiries et réquisitoires (justice), les éloges, les sermons...
    Les œuvres de « confidence » : le journal intime, l'autobiographie, la « confession », la lettre...
    Les œuvres de réflexion : l'essai (domaine moral, social, philosophique,...), la critique littéraire...


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  • COURS N°10
     
    LES REGISTRES LITTERAIRES

      

    Les procédés employés pour susciter chez le lecteur un certain état émotionnel contribuent à créer le ton d'un texte. Repérer la tonalité d'un texte (ou « registre littéraire » » ou « ton »), c'est déterminer la manière de s'exprimer du locuteur, manière qui traduit ses sentiments, sa sensibilité, ses intentions.

     

    Le ton comique


    Il provoque le rire aux dépens d'un personnage ou d'une situation, à l'aide de procédés spécifiques.

    . L'humour souligne sans méchanceté le ridicule (tonalité humoristique).

    . L'ironie dénonce par le rire, en utilisant souvent l'antiphrase (tonalité ironique).

    . L'absurde s'appuie sur une absence apparente de logique.

    . La satire critique un état d'excès ou d'injustice = forte critique d'une personne ou d'une institution (tonalité satirique).


    . La parodie
    propose une imitation exagérée, caricaturale (tonalité parodique).

    . Le burlesque traite avec trivialité un sujet important (tonalité burlesque).

     

    Le ton tragique

    Il naît d'une prise de conscience que l'homme est dominé par des forces qui le conduisent irrémédiablement à la mort.(le théâtre de Corneille et de Racine). Style ample, un registre soutenu, lexique de la mort et de la fatalité, interrogation, antithèse.

    . Le ton pathétique décrit des souffrances humaines et a souvent recours à l'exaltation pour susciter la compassion du lecteur (le drame romantique au XIXe siècle). Les procédés employés sont ceux du lyrisme. Important champ lexical de la souffrance, de la douleur. Repérer un rythme large, des termes forts, des exclamations, supplication, apostrophe. Produit un intense sentiment de pitié.


    . Le ton dramatique
    vise à susciter l'émotion (concerne au départ le théâtre, l'art dramatique). Relever les points d'exclamation, le registre des émotions.

     



    L'exaltation des sentiments

    . Le lyrisme est l'exaltation des sentiments intimes pour émouvoir, toucher, faire partager une émotion. Champ lexical des sentiments (de l'affectivité), la première personne du singulier, les sonorités ou rythmes musicaux. Le mouvement romantique au XIXe siècle. Syntaxe émotionnelle : exclamations, interrogations, interjections, phrases elliptiques, etc. Expression poétique des états d'âme. Thèmes du souvenir, de la fuite du temps, de l'harmonie de la nature. Auteurs : Ronsard, Hugo, Vigny, Nerval...

    . Le ton épique caractérise des récits d'actions exceptionnelles réalisées par une collectivité ou des héros individuels hors du commun animés d'un idéal. Les procédés d'amplification, comme l'hyperbole et l'anaphore, la densité des adjectifs et des verbes d'action, contribuent aux effets d'agrandissement de cette tonalité. Superlatifs, métaphores, énumérations, symbole, symétries et oppositions, champ lexical du combat (Hugo, Les Travailleurs de la mer ; L'Iliade et L'Odyssée d'Homère).


    . Le ton élégiaque
    désigne l'expression douloureuse de la plainte et de la mélancolie ; s'exprime à travers les mêmes procédés que ceux du lyrisme. Ex : Pierre de Ronsard, Sonnets pour Hélène (1678).

     



    Le ton du discours

    . Le registre polémique est utilisé pour convaincre, en combattant les idées de l'adversaire, en le provoquant ou, au besoin, en le ridiculisant. Procédés : termes dépréciatifs, ironie, sarcasme, indignation, apostrophe, exagération (hyperbole).Ex : Montesquieu : De l'Esprit des lois.

    . Le registre didactique répond à l'intention d'enseigner, de transmettre une pratique ou une morale, de donner des conseils. Il utilise parfois la modalité injonctive qui exprime un ordre et pousse à agir.

    . La tonalité oratoire consiste à capter la bonne attention de l'oratoire. L'orateur fait un discours logique et organisé, on parle de l'Autorité de l'orateur (Aristote, Rhétorique).

     



    Autres tonalités

    . Le registre fantastique est lié à des situations dans lesquelles l'irrationnel et le surnaturel font irruption dans la vie quotidienne. On parle de fantastique lorsqu'il y a incertitude entre réel et irrationnel. Auteurs : Maupassant, Mérimée, Nodier, Edgar Poe.


    . Le registre épidictique
    est celui de l'éloge et du blâme. Procédés : hyperboles, vocabulaire de la louange, connotations positives pour l'éloge ; termes dépréciatifs, satire pour le blâme. Ex : Saint-John Perse, Eloges.

    . La tonalité onirique est celle du rêve, des songes (monologue, lyrisme, sentiments personnels, intimes, impression de flou, de transparence, introspection dans la conscience du personnage. Ex : Marcel Proust, A la Recherche du temps perdu.


    . La tonalité réaliste
    s'attache à représenter l'homme, le monde et la société en cherchant à donner l'impression de la réalité. Procédés : effets de réel, description minutieuse. Auteurs : Stendhal, Balzac, Flaubert.


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